Psychosomatique
Le docteur Franz Alexander, de l'Institut de recherches psychiatriques et psychosomatiques du Mount Sinai Hospital, à Los Angeles, le pionnier des troubles organiques liés principalement à des facteurs d'ordre psychique, donne un des premiers résumés de la psychosomatique :
"L'esprit (psuckê) régit le corps (sôma). Tel est le fait le plus important que nous connaissions quant au développement de la vie humaine, de la maladie et de la santé. Toutes nos émotions sans exceptions sont accompagnées de modifications physiologiques. La crainte se traduit par des palpitations. La colère, par une accélération cardiaque, par l'élévation de la tension artérielle et par la modification du métabolisme des hydrates de carbone."
Lorsque l'on parle de maladies psychosomatiques, on ne parle pas de maladies imaginaires.
Trop souvent, lorsqu'il n'y a aucune cause ou dérèglement organique responsable des symptômes pour lesquels consulte le patient, il lui est répondu : " vous n'avez rien, c'est dans la tête".
Même si les examens médicaux ne permettent pas de déceler l'origine du symptôme, cela ne veut pas dire que le dysfonctionnement est imaginaire. Un mal de tête est une douleur bien réelle même s'il peut être créé par un stress.
Il existe deux grands types de maladies: lésionnelles et fonctionnelles.
Pour le médecin généraliste, la plupart des patients (plus de 80%) qui le consultent souffrent de maladies fonctionnelles. Un système ou un organe du corps ne fonctionne plus correctement.
Il existe pourtant pour le patient, alors que les examens n'ont pu déceler une quelconque anomalie, des symptômes qui le dérangent et qui l'empêchent de vivre harmonieusement.
Pendant longtemps la psychosomatique ne s'est intéressée qu'aux maladies fonctionnelles, mais depuis quelques années, une nouvelle branche la psycho-neuro-immunologie, découvre que même certaines maladies lésionnelles sont créées par des situations conflictuelles stressantes vécues en inhibition d'action.
L'ulcère d'estomac fut la première maladie lésionnelle à être considérée comme ayant une origine psychosomatique.
Actuellement, des maladies comme le cancer, pourraient, selon certains chercheurs, de plus en plus nombreux, provenir de stress et de conflits bien précis.
Psycho-neuro-immunologie
Les études psychosomatiques des deux dernières décennies tentent de prendre en compte la multiplicité des facteurs familiaux et sociaux responsables des maladies.
Après les troubles fonctionnels, c'est aux troubles lésionnels qu'elles s'attachent pour déceler les composantes psychologiques qui coexistent avec les mécanismes physiques.
Ces études, menées aujourd'hui un peu partout dans le monde, essayent de décrire les types de personnalité sujettes aux ulcères gastro-duodénaux, aux infarctus du myocarde, aux lupus érythémateux disséminés, aux cancers, etc.
Nous savons aujourd'hui que le centre de nos émotions est situé dans le cerveau limbique. Chaque émotion vécue est communiquée à l'hypothalamus qui agit à son tour sur l'hypophyse, véritable chef d'orchestre de notre système hormonal. De l'hypophyse, le message est ensuite transmis aux surrénales qui libèrent dans le sang les hormones du stress. Certaines de ces hormones ont notamment un effet dépresseur sur le système immunitaire, notre système de défense.
La biologie progresse dans la compréhension des interactions psychosomatiques et parle même d'un axe neuro-psycho-hormono-immunologique!
Les travaux de Glasser, Adler, Dantzer et Cohen, ont permis de préciser l'importance des interrelations entre les systèmes immunitaires et neuro-endocriniens.
La production lymphocytaire de certaines hormones se fait sous l'influence soit de stimuli infectieux (viral ou bactérien), soit de stimuli cérébraux (choc physique et psychique).
Un stress, qu'il soit émotionnel ou infectieux, peut entraîner une production d'hormones (ACTH, endorphines) soit par les lymphocytes, soit par l'hypophyse.
D'autres études ont démontré qu'un individu est capable d'inhiber son système immunitaire.