Les recherches présentées ici démontrent qu'il existe un bon stress capable de nous permettre de nous adapter à de nouvelles situations et un mauvais stress à l'origine de nombreux symptômes psychiques et physiques de mal être créés par notre société moderne.
Hans Selye
Ce chercheur canadien d'origine autrichienne est considéré comme le père du stress. Il fut l'un des premiers à l'étudier, au début des années 1940, à travers ses manifestations biologiques.
Il définissait le stress comme une réponse non spécifique du corps à une agression.
Le bon stress : le stress aigu
Face à un danger, perçu, imaginé ou rêvé, le cerveau déclenche immédiatement une sorte d'«orage hormonal» et une dépression du système immunitaire.
Cette réaction violente est destinée à préparer au mieux le corps à l'agression. Elle ressemble à l'attitude du félin aux aguets, qui se tapit, tous les muscles bandés.
«Fight or flight» disent les Anglos-Saxons : attaquer ou fuir.
Considéré sous cet angle, le stress, loin d'être une maladie, représenterait plutôt l'expression première de l'instinct de survie.
Dès la décennie 1920-1930, Cannon avait déjà proposé la notion que la réaction neuro-végétative à l'agression permettait la fuite ou la lutte.
Le mauvais stress : le stress permanent
Si, de tout temps, l'être humain a été soumis au stress, il semble davantage affecté par ce mal, aujourd'hui.
La vie moderne est bruyante, surpeuplée et polluante.
Les changements dans notre société sont de plus en plus rapides et les organismes n'ont plus la possibilité de les gérer.
Dès que le stress se maintient, le déséquilibre hormonal entraîne des gestes inutiles, l'angoisse, des troubles digestifs et cardiovasculaires, l'insomnie, la dépression et à plus long terme le risque de cancer.
Face à la situation stressante, les différences de réactions sont considérables et dépendent beaucoup de la personnalité.
Une éraflure sur la carrosserie de leur voiture peut occasionner, chez certains, un stress plus important que la perte d'un proche.
Cette distinction complique singulièrement les études épidémiologiques des chercheurs habitués à des paramètres plus stables.
Réaction au stress
Lorsque le stress est présent il est nécessaire de s'en défaire au plus vite.
Généralement, inconsciemment, l'individu stressé trouve une "stratégie d'ajustement" pour libérer la tension nerveuse.
Ainsi, l'enfant qui a été stressé à l'école jettera des cailloux sur un animal ou un objet ou encore donnera des coups de pieds dans une motte pendant son trajet de retour à la maison.
Au restaurant, lorsque le service est un peu long il n'est pas rare de voir les gens jouer avec leur serviette, faire des boulettes avec le pain ou boire plus souvent.
L'enfant qui, en visite chez des amis de la famille, doit rester assis sur une chaise, agitera sans cesse ses jambes.
Les situations stressantes
Le stress apparaît généralement chaque fois que l'on se sent :
- mal à l'aise dans une situation;
- contrarié, déçu, trahi ou brimé;
- obligé de réprimer ses réactions naturelles, sans pouvoir s'affirmer;
- atteint sur son propre territoire, touché dans son acquis professionnel, conjugal ou social.
Les effets du stress
Ils dépendent des facteurs héréditaires, de l'histoire de chaque individu, son passé médical, son environnement affectif, son mode de vie.
La plupart du temps, les effets se manifestent par des modifications du comportement ou des troubles physiques tels que :
- impression brutale de fatigue ou lassitude permanente;
- vertige, malaise;
- oublis fréquents;
- agressivité sans objet;
- tension nerveuse, perte de patience, difficulté à accomplir les taches habituelles;
- baisse de libido;
- troubles du sommeil;
- tension musculaire;
- estomac noué, gorge serrée, respiration difficile;
- troubles gynécologiques.
L'anti-stress
Dès que le stress est présent (surtout si des effets sont déjà constatés), il est important d'identifier la cause la plus importante et de la modifier ou la supprimer.
1. Se débarrasser ou réduire la cause
Savoir interrompre une relation stressante, décommander un rendez-vous désagréable, écourter une communication téléphonique ennuyeuse, clarifier une relation ambiguë.
2. Mieux gérer son temps
S'aménager des périodes de loisirs, de détente. Choisir ses priorités.
3. Exprimer ses émotions
Arrêter d'encaisser les brimades sans réagir, les déceptions qui poussent à ruminer seul dans son coin. Se permettre de réagir émotionnellement. Pleurer et se mettre en colère.
4. Décharger son énergie
Avant de penser à se détendre et à se relaxer, il convient de relâcher la tension nerveuse.
Pratiquer le sport de combat, le squash, la course à vélo, le jogging, la natation active, le tennis, le ping-pong…
ATTENTION : Toujours faire précéder toutes ses activités d'une période d'échauffement.
5. Réduire les excitants
Diminuer sa consommation de tabac, de café et d'alcool.
6. Se relaxer
La relaxation, la méditation, le yoga mais aussi le hobby, le cinéma, lex jeux de société permettent l'accès à des moments de détente.